
Maltraitance aînés Laurentides
Se soutenir pour mieux vieillir
Témoignages
«J'ai appris que le courage n'est pas l'absence de peur, mais la capacité de la vaincre.»
-Nelson Mandela
Voici quelques témoignages vidéos et écrits. Un grand merci à tous de partager ces faits vécus.
Le tout débute au début des années 90, le jeune homme que je j’identifie par la lettre R est policier, se fait mettre à la porte pour inconduite. Ce monsieur R avait une belle maison, un bel job, une jolie conjointe et un beau char comme on disait.
Je fus appelé par les parents qui, comme j’étais moi-même policier se sont confiés. Ils m’informèrent que R avait tout perdu, sa femme, son auto, sa maison et son job. Ce que j’avais su un peu plutôt car sa conjointe m’avait appelé pour me demander conseil, car M. R venait de se faire arrêter par les policiers de la section des narcotiques de Montréal.
Ce M. R voyait ses parents de 3 à 4 fois par année, puis soudain, il se présentait à des fréquences plus rapprochées. Comme il n’avait plus de véhicule il demanda à son père de lui en prêter un sous prétexte de se chercher un job.
Les parents âgés dans les soixante-dizaine , le père en bonne santé malgré son âge et la mère débutait une maladie cognitive qui analysée plus tard comme étant Alzheimer. Ayant travaillé et économisé, ils n’étaient pas riches, cependant le père gérait son argent d’une façon très rigoureusement.
Alors le père passa son auto une première fois puis les mêmes demandes se répétèrent jusqu’un jour ou M. R a eu un accident dont la voiture était perte totale. Mais avec ses belles paroles , il n’avait il a réussi à convaincre le père de lui prêter de l’argent afin de faire réparer la voiture, ‘’elle n’a jamais été réparée.’’
Étant policier je me suis entretenu avec M. R et ce à quelques reprises afin qu’il cesse ses abus financiers, mais rien n’y fit, j’ai demandé au père de prendre son budget en main pour qu’il ne se sente pas coupable de refuser les demandes de plus en plus pressantes de M. R. Le père m’a répondu c’est la seule chose ‘’ qu’il me reste à gérer ce sont mes avoirs’’.
Pendant ce temps je constatais l’évolution de la maladie de la mère, puis celle aussi du père, que je trouvais nerveux et colérique et dépressif. Comme je travaillais, j’avais peu de temps pour moi.
Un peu plus tard M. R a reçu sa sentence et pendant le temps de la sentence, tout était comme on dit à off . Mais comme les sentences sont courtes et il avait réussi avec ses belle paroles auprès de l’agent de probation , il sortit .
Puis vint les demandes répétées de prêts d’argent , utilisant toujours motif, faux prétextes et autres , comme ex : tu vas –tu laissés ton fils dans la rue, si j’ai pas d’argent ils vont me tuer , t’as pas honte d’avoir fait de moi un sans-abri , et itinérant et autres.
Comme la mère avait une travailleuse sociale , j’ai réussi à en trouver un, pour le père car l’état de santé étais devenu précaire. En plus de ne pas avoir de l’argent le couple a déménagé environ quatre (4) fois en quatre (4) ans. Avec le travailleur social j’ai tenté de le mettre en situation, mais le dossier était lourd, il faisait ce qu’il pouvait. Une journée j’arrive et je constate que le père est très grippé et apprends qu’il a prêté sa carte débit à son fils M. R. Je le sensibilise de ce geste mais il me répond que M R était pour lui remettre encore une fois. Je retourne chez le père et lui demande son livret de caisse et constate que M. R avec sorti le maximum 500.$ et le père de répondre qu’il lui avait autorisé que 200.$. Je lui demande s’il veut faire une plainte pour fraude, mais comme c’est son fils, il ne veut absolument pas. Entre temps le père m’appelait afin de se rendre à l’hôpital pour douleur à l’abdomen. A la suite de plusieurs visites à l’urgence, j’exprime au médecin que le patient est plutôt dépressif et c’est de l’aide qu’il a besoin. Celui-ci de me répondre c’est l’abdomen que se plaint ce monsieur et c’est ce que j’examine. Trois jours plus tard on était encore à l’urgence.
Le temps passe sans grand changement à l’exception que l’abuseur continue toujours son ravage. Lors d’une visite en l’absence du père , la mère m’informe que son époux est très dépressif, je communique avec le travailleur social qui est en vacance mais il a un remplaçant , ce denier me répond qu’il va s’en occuper. Malheureusement trop tard, le lendemain le père se rend sur le bord de la rivière des prairies et se jette l’eau et ce en février.. Il est mort d’un arrêt cardiaque.
Mais croyez-vous que l’abuseur va arrêter car tant et aussi longtemps qu’il sent qu’il peut encore puiser, il va le faire? C’est ce qu’il a fait!
N’ayant pu accès au compte de banque et comme la mère vit seule, M. R devient de plus en plus exigeant , en prenant le contrôle du logement et ce par le coucher prenait le lit et sa mère dormait sur un lazy-boy, la nourriture et les médicaments que la mère prenaient. Cela a duré environ deux ans mais son état devenait plus critique, la travailleur sociale lui a trouvé une résidence et moi je me suis occupé de son budget et ce fût la fin de cet abuseur, nous l’avons jamais revu même à la mort de sa mère. L’abuseur n’avait plus rien à en tirer de ses parents.
Trois points que je retiens de cet épisode de ma vie, la drogue et les abus fait par les adultes envers les personnes âgées. Également ces parents frêles ne peuvent résister à la demande de leur enfant adulte.»
- M. Doucet
«Cas A
Alors que je faisais du bénévolat pour Dira Laval , organisme protégeant les personnes âgées dans le besoin, je fus appelé par Mme A qui ne comprenait pas sa mère. Celle-ci lui disait qu’elle n’avait plus d’argent dans son compte de banque alors qu’elle devait avoir au moins 11.000$ dollars.
Je me rends sur les lieux où la mère habite, soit une résidence privée à Laval.
Mme A me raconte que sa mère a des problèmes cognitifs et est dépressive. Avant d’être placée à cette résidence, elle a fait un stage è l’institut Albert Prévost sur le boul Gouin à Cartierville, Montréal. A cet endroit elle a tenté de se jeter dans la rivière des prairies.
Arrivée à cette résidence à Laval, Mme A me relate qu’elle semblait heureuse et que son comportement était bien. A la suite de l’appel de sa mère elle se rendit à la résidence, demanda à sa mère constatait que son livret de caisse elle n’avait plus d’argent et en plus de nombreux chèques de mille et 1200.$ étaient passés au compte. J’ai demandé à Mme A de se rendre à la caisse et sortir les chèques que j’avais noté afin de savoir qui les avait encaissé. Quelques jours plus tard Mme A me rappelle pour me dire qu’elle avait les chèques en question puis on s’est donné rendez-vous
A l’analyse des chèque nous constations des notes à l’effet que les chèques avaient été utilisés pour système d’alarme, air climatisé et autres motifs et ce sans toutefois être en place . En ce qui a trait au système d’alarme Mme A était d’accord avec la direction pour le dit système car elle avait peur que sa mère pouvait récidiver, mais il n’en n’avait pas.
Je fis un rapport et j’ai demandé à Mme A de porter plainte auprès du Service de Police de Laval pour fraude.
Toujours est-il quelques jours plus tard je reçois un appel de Mme A, sa mère s’est jetée dans la rivière des Mille Îles et s’est noyée.
En terminant aucune cause criminelle , la victime étant décédée, qui se responsabilise en quittant le centre Albert Provost après une tentative de suicide par noyade, on réfère cette dame dans une résidence où l’arrière de la cour donne sur la rivière des mille Îles.
Dira a porté plainte contre la résidence à l’inspecteur de ce service.
Point à retenir des services, la main gauche ne sait pas ce que la main droite fait.»
- M. Doucet
Cas M.R
«Bonjour à vous tous,
Je veux vous entretenir d’un cas d’abus financier de maltraitance grave qui a eu une durée d’environ plus de douze ans.
«Cas C
Autre cas de l’organisme Dira Laval. Mme C tient maison malgré ses 80 ans, elle a un chambreur et a une confiance absolue envers ce dernier. Alors tout excité Mme C doit partir en voyage en Ontario voir ses fils et petits enfants. Elle informe le chambreur que durant son absence de quelques conseils, mais en plus elle lui dit qu’il a un coffre à pêche dans le garde de robe de sa chambre, où sont déposés les documents importants et quelques chèque d’une valeur de 3000.$ puis des bijoux.
Mme C part en voyage et se sent sécurisée si le feu se déclare, le chambreur va sauver les précieux documents. A son retour elle constate que le coffre à pêche a été vidé. Les chèques n’y sont plus ainsi que les bijoux et le chambreur a disparu. C’est alors que je suis informé du cas, je vais rencontrer Mme C. Je constate les lieux, je fais un rapport et lui demande de communiquer avec le service de police de Laval.
En plus j’accompagne Mme C à la Cour des Petites Créances, car entre-temps nous connaissions l’endroit où ce chambreur travaillait. Mme C communiquait avec la policière pour connaître la démarche de sa plainte.
Toujours est-il 5 ans après avoir logé la plainte à la Cour des Petites Créances la dame s’est présentée et a bien témoigné et le chambreur a été condamné in absentia à payer le montant réclamé.
De plus la policière a fait une cause en vertu d’un article du code criminel à l’effet que le chambreur admet sa responsabilité et va payer Mme C selon l’engagement des paiements et ce sans que la victime y soit avisée. Toujours est-il après 5 ans. Mme C a reçu un montant et en attends deux ou trois autres, elle ne sait pas quand.
Ce que Mme C me disait à chaque fois que je la voyais’ pour moi m. Doucet, ils attendent que je meurs « En plus de se sentir victimisé par le chambreur, elle se sent isolé par le système.
En terminant, vous constatez, que notre société a beaucoup à faire envers les aînés.»
- M. Doucet
Le programme Pair
«Des risques sont toujours présents dans la vie. Le programme Pair est là pour aider à détecter des situations d’urgence et problématiques, combler un besoin de sécurité, briser l’isolement et sauver des vies.
Appeler une personne tous les jours, chez elle, lui procure un sentiment de sécurité. Le programme Pair effectue ses appels tous les jours à une heure déterminée par l’abonné et, ce, gratuitement.»
Pour de plus amples informations, consultez le site officiel de ce programme : https://www.programmepair.com/accueil.html
Un grand merci à Mme Pierrette Soucy pour avoir témoigné cette histoire.
Encore merci à Mme Théorêt O'Donoughue pour avoir ouvert son coeur au public.